15 novembre 1909, décès d'Ida Rachel Ernestine CHARLES
Ida Rachel Ernestine CHARLES, que nous appellerons Rachel, comme elle signait et comme son fils dira qu’elle se prénommait, est née le 12 avril 1881, au domicile familial, rue de l’Étang, à Courgivaux, dans la Marne.
Son père, Louis Paul, est alors facteur rural et sa mère, Louise Klein, n’a pas de profession.
Deux fillettes l’ont précédée mais elles ne vivront pas très longtemps, tout comme le petit garçon, né au milieu de l’été 1882 qui décède, le 13 décembre de la même année, 2 jours après sa sœur née au début de l’année 1880.
La famille s’installe en région parisienne entre 1881 et 1882, au 6 de la rue Catulienne à Saint-Denis en Seine-Saint-Denis. Elle va rester de longues années dans cette ville, mais en changeant – comme très souvent à cette époque – souvent d’adresse.
Sur les neuf enfants de Louis Paul CHARLES et de Louise Klein, seuls trois vont atteindre l’âge adulte :
· Pauline Louise qui est née le 28 juillet 1884 à Saint-Denis où, le 27 mai 1905, elle se marie avec Gaudens Raymond Louis Bacqué. Avant cette union, elle avait donné le jour, le 24 juin 1904, à l’hôpital de Saint-Denis. Cet enfant, éphémère, a été prénommé Roger, mais il est décédé le 06 août suivant, chez ses grands-parents ; il est a noter que Louis Paul n’est plus que balayeur ;
· Gaston René qui est né le 16 avril 1891, à Saint-Denis. Il a donc dix ans de moins que Rachel. Malheureusement, il a le douloureux honneur de recevoir le titre de « Mort pour la France ». Il a été tué dans le secteur du Choléra à Berry-au-Bac, dans l’Aisne, le 16 avril 1917, le jour de son 26e anniversaire !
Rachel va travailler à Paris. C’est à l’hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement de la capitale, qu’elle accouche, le 04 septembre 1899, d’un garçon qui est prénommé Paul, que nous retrouverons chez ses grands-parents, où Rachel a toujours son domicile légal, à Saint-Denis.
Deux ans plus tard, très exactement le 07 septembre 1901, Rachel épouse Gustave Maurice Beckrich. Il est né le 03 mars 1874 aux Lilas, en Seine-Saint-Denis, mais il est venu, dans sa tendre enfance, habiter avec ses parents, Jacques et Jeanne Fromholtz, et ses frères et sœurs, à Saint-Denis.
Si la mère de Gustave n’a pas de profession officielle, son père est vernisseur sur cuir. Il est employé dans la tannerie et corroierie Leven. Les Beckrich, après bien des pérégrinations, se sont installés au 18 rue de la Briche dans un immeuble neuf et qui bénéficie de toutes les commodités : chaque pièce comporte une fenêtre, les cabinets d’aisance sont en nombre suffisant et sont raccordés à une fosse, le système d’aération est efficace et une évacuation des eaux usées est prévue sous l’évier. Deux sœurs de Gustave, avec mari et enfants, habitent dans le même immeuble, dans des appartements distincts. Après avoir été obligé de vivre « au bout du monde », Gustave, lors de son union avec Rachel, vit chez ses parents.
À cette époque, Rachel est blanchisseuse, mais elle devient ensuite corsetière et Gustave est encore "flanellier".
Gustave reconnaît le petit Paul, né en 1899, comme son fils. Pourtant, il ne peut pas être le père biologique de cet enfant… mais c’est une autre histoire que je vous raconterais peut-être plus tard.
Quelques mois après leur mariage, le 13 décembre 1902, naît Maurice Jacques, mais il décède le 29 août suivant.
Marcel Georges, qui deviendra mon grand-père maternel, fait son apparition le 04 août 1903, dans le 14e arrondissement de Paris. Il est né au 16 rue de la Tombe Issoire, dans l’atelier ou travaille sa mère.
Une fille rejoint la famille le 03 octobre 1904, elle est prénommée Suzanne Charlotte.
Le dernier-né, Eugène Louis, voit le jour le 16 avril 1907.
Bien entendu, il y a aussi pas mal de décès autour du couple. Nous avons vu celui de leur bébé en 1902, il faut noter que le père de Gustave est mort une semaine avant son petit-fils… Hasard ou épidémie ? En 1906, ils perdent la mère de Gustave et le père de Rachel, alors que sa mère habite désormais à Ivry-Port (Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne) où elle est porcelainière, le frère de Rachel, journalier à la « Compagnie française », vit avec leur mère.
Malgré tout, les conditions de vie de Rachel et de Gustave semblent s’améliorer et ils installent leur petite famille 7 place du Marché, dans un immeuble salubre. Pourtant, le destin qui n’a jamais été tendre avec eux, s’acharne. Rachel tombe malade… et, malgré les progrès considérables de la médecine, elle décède le 15 novembre 1909 et est inhumée le lendemain dans la fosse commune pour adultes du carré 5, 5ᵉ rangée, n° 23 dans le cimetière de Saint-Denis
Elle n’a que 28 ans et laisse quatre orphelins. Gustave, qui pourtant n’était pas un enfant de chœur, ne survivra pas à ce nouveau coup du sort… Il se tirera une balle dans la tête, devant ses enfants, dont mon grand-père, Marcel... Noces de sang !
A lundi pour Onomastique et autres sciences
Catherine Livet
Ce texte a été rédigé dans le cadre du #ChallengeAZ 2025.
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Triste destin, très bien raconté.
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